Témoignage de Crazymare, Montréal (28.03.2006)
Voici mon témoignage : J'ai entendu parler de l'écharpe un peu avant d'accoucher, par le biais du forum. J'ai appris beaucoup de choses sur les couches lavables, la façon naturelle de prendre soin de son bébé, et dans le lot, il y avait le portage. Je n'ai pas commandé d'écharpe tout de suite, je voulais d'abord voir quel genre de bébé serait ma fille.
Elle était très angoissée dès la naissance, pleurait beaucoup sauf lors qu'elle était dans nos bras ou au sein. Les premiers temps, elle y était donc en permanence, nuit et jour, et je commençais à fatiguer sérieusement... J'ai donc commandé une écharpe à ma tante couturière et le soulagement est apparu très rapidement. Au lieu d'avoir mon bébé dans les bras et ne rien pouvoir faire d'autre, ce qui était très frustrant, j'ai pu faire des choses dans la maison, sortir tranquillement, avec petitoune en train de dormir dans l'écharpe. Les six premiers mois de sa vie, elle dormait essentiellement dans l'écharpe, accessoirement dans son lit, parfois dans le notre. J'avais très mal au dos, mais certainement dix fois moins que si j'avais dû la porter autrement. J'ai essayé un porte-bébé ventral, mais n'ai jamais réussi à l'ajuster avec bébé dedans.
L'aventure écharpe s'est terminée vers ses huit mois, d'une part parce qu'il était temps d'explorer le monde pour mademoiselle, et l'écharpe l'"emprisonnait", et d'autre part elle prenait suffisamment d'indépendance pour accepter d'être un peu dans la poussette. Nous avons utilisé l'écharpe uniquement pour des transports ponctuels depuis lors. Nous avons investi dans un porte-bébé dorsal qui est à mon sens la suite logique de l'écharpe.
Ce que j'ai apprécié le plus dans l'écharpe :
- le côté pratique, car une fois que l'on maîtrise un type de noeud, c'est rapide à mettre en place. Cela fait toujours peur aux gens quand ils voient ça pour la première fois, mais ils sont conquis quand on leur explique tout ce qu'on peut faire avec bébé là-dedans.
- l'indépendance de mouvements pour le porteur. Nous avons fait quelques marches en montagne avec l'écharpe, les escaliers du métro ne sont pas un problème, on ne se bat pas avec les portes des magasins ou les trottoirs mal faits.
- la chaleur. Ma bébé est née en novembre, et l'hiver québécois dure jusqu'en mars avril avec des températures très en-dessous de zéro parfois. Je n'ai jamais eu peur que ma fille ait froid dans l'écharpe, car je pouvais mettre mon manteau par-dessus, elle était contre moi et je sentais directement si elle pouvait avoir froid au visage (elle se collait contre moi)
- le côté rassurant. Ma fille ne pleurait jamais dans l'écharpe. Pour exprimer un besoin,elle faisait un petit "bouak" et ça suffisait. Elle n'a très rarement fait d'angoisse du soir, n'a pas fait de coliques. Dans des soirées un peu bruyantes, elle était à l'aise dans l'écharpe et observait très en confiance tout ce qu'il se passait. L'angoisse de séparation a été très légère, et c'est d'elle-même qu'elle s'est éloignée un peu et a pris de l'assurance. Elle a adopté "doudou", qui est important, mais remplaçable, et tout s'est bien passé. Maintenant elle est confiante, sociable, indépendante.
- le contact avec le bébé. On est en prise directe avec les émotions du bébé, ses faims ou autres envies. Certes c'est demandant, mais pas compliqué. Il n'y a que pour les couches où il faut sortir de l'écharpe, sinon tout le reste peut se faire depuis "la base maman". Je dis maman, mais c'est aussi papa, car on se relaie pour porter...
En résumé, nous avons l'écharpe et nous la gardons pour les petits poussins suivants... sans aucune hésitation!
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